PROXiP peut vous représenter devant les
offices suivants :
- l’Office Européen des Brevets
- l’Office Français des Brevets (l’Institut National de la Propriété Industrielle)
- l'Office Néerlandais des Brevets (Octrooicentrum Nederland)
- le Bureau International de l'Organisation Mondiale de la Propriétaire Intellectuelle
- l’Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle (ex Office de l'Harmonisation dans le Marché Intérieur pour les marques, dessins et modèles)
De plus, PROXiP peut vous faire représenter devant d'autres
offices, tel que l'Office Américain des Brevets (USPTO), par l'intermédiaire de
ses partenaires internationaux.
La palette
des services que nous proposons est vaste :
Acquisition des droits
Nos services en matière d'acquisition des droits
comprennent bien sûr les éléments de base : *
rédaction d'une demande de brevet (+)
Une demande de brevet bien rédigée est fondamentale
pour l'obtention d'un brevet commercialement
intéressant et solide, dans le sens où il résistera
aux éventuelles attaques des tiers. Une bonne
rédaction réduit considérablement le risque
qu'un tiers ou un juge puisse valablement interpréter
un ou plusieurs termes et expressions de façon
limitative. En outre, la bonne rédaction d'une
demande de brevet réduit les coûts liés à la
procédure de délivrance, notamment en cas de
dépôt dans différents pays. Un regard international
est indispensable : les pratiques en matière
de brevet peuvent varier d'un pays à un autre.
Une rédaction qui est appropriée du point de
vue du droit européen n'implique pas automatiquement
qu'elle soit appropriée du point de vue du droit
américain, ou vice versa. La bonne rédaction
d'une demande est d'autant plus importante que
vous ne pourrez plus « revenir en arrière »
après le dépôt de celle-ci. La demande jette
les bases pour l'exploitation du brevet qui
en découlera (voir
Q&R « comment exploiter un brevet »).
Le dépôt est un acte formel qui nécessite
de compléter correctement différents formulaires
nécessaires au dépôt, ainsi que le paiement
des taxes de dépôt. PROXiP effectue les dépôts
principalement par le moyen le plus moderne
et rapide : le dépôt électronique. Ainsi, nous
obtenons immédiatement un récépissé attestant
du dépôt. Cela concerne les offices mentionnés
en haut de cette page. Nous effectuons des dépôts
auprès d’autres offices par l’intermédiaire
de nos partenaires.
*
entrée en phase nationale/régionale d'une demande
internationale (PCT)(+)
L’entrée en phase nationale/régionale est
un acte formel qui s'apparente au dépôt. Cet
acte peut nécessiter une traduction. La qualité
de la traduction est primordiale ; une mauvaise
traduction peut entraîner des problèmes dans
la suite de la procédure et surtout des problèmes
lors de l'exploitation.
Il convient également de se poser la question
de l'utilité d'apporter des modifications à
la demande, qui sont permises à ce stade. Dans
le cas d'une entrée en phase européenne, il
convient d'adapter les revendications à la pratique
européenne. Typiquement, ceci peut être le cas
lorsque la première demande de brevet a été
effectuée aux Etats-Unis selon les pratiques
conformes à la législation Américaine. Par exemple,
l’Office Européen des Brevets n'accepte généralement
pas de multiples revendications indépendantes
dans une même catégorie. En outre, une taxe
supplémentaire est due pour chaque revendication
à partir de la seizième. Maintenir une longue
liste de revendications peut coûter cher.
*
réponses aux lettres officielles lors de la procédure
de délivrance(+)
L'Office de brevet est susceptible de présenter
des objections formelles et substantielles lors
de la procédure de délivrance. L'Office peut
notamment présenter des objections relatives
à la nouveauté et à l'activité inventive se
référant à un ou plusieurs documents antérieurs.
Une bonne analyse des documents cités est primordiale
: nécessitent-ils une modification de la demande
et, en particulier, des revendications ? Des
modifications apportées inutilement peuvent
restreindre la portée des revendications. Dans
le cas où des modifications s'avèrent nécessaires,
il convient de les apporter avec le plus grand
soin. Une limitation trop importante de vos
revendications pourrait nuire au stade de l'exploitation.
Une modification pour laquelle il n'y a pas
de base dans la demande telle que déposée, peut
rendre votre brevet nul. En outre, il faut développer
une bonne argumentation relative à la nouveauté
et l'activité inventive et à d'autres objections
que l'Office peut présenter. C'est typiquement
un travail de spécialistes expérimentés.
*
paiement des taxes qui sont dues au cours de la procédure
de délivrance(+)
Il y a différentes taxes à payer au cours
de la procédure de délivrance, notamment devant
l’Office Européen des Brevets. Pour chaque taxe,
il y a un délai à respecter. La non observation
d’un délai peut entraîner des surtaxes et même
finalement la perte irrévocable de la demande
déposée. Nous vous proposons un suivi rigoureux
des délais.
*
traduction des revendications d'un brevet européen
en français(+)
A la délivrance de votre brevet européen,
l'Office Européen des Brevets vous demande une
traduction des revendications en français si
la langue de la procédure n'était pas le français.
La qualité de la traduction est primordiale
; une mauvaise traduction peut entraîner des
problèmes à l'égard d'une exploitation de votre
brevet sur le territoire français. Selon le
droit français, les revendications traduites
en français font foi. Elles définissent la portée
du brevet dans le cas où les revendications
traduites sont plus limitatives que celles dans
la langue utilisée devant l'Office Européen
des Brevets. Une mauvaise traduction en français
peut donc réduire la portée de votre brevet
européen sur le territoire français. Vous avez
le droit de corriger une erreur de traduction
à tout moment, mais sans aucun effet rétroactif.
*
validation d'un brevet européen délivré dans les différents
pays désignés(+)
La délivrance d'un brevet européen ne signifie
pas automatiquement que ce brevet est valide
dans tous les pays désignés. C'est une question
de langues. Selon le protocole de Londres, une
traduction est à déposer dans un pays désigné
qui n'a pas pour langue officielle une des langues
officielles de l'Office Européen des Brevets
: le français, l'anglais, et l'allemand. Il
s'agit d'une traduction des revendications dans
la langue officielle du pays désigné. PROXiP
peut prendre en charge les éventuelles traductions
requises pour la validation de votre brevet
dans les pays de votre choix. En ce qui concerne
les Pays-Bas, PROXiP prépare des traductions
en néerlandais et les dépose devant l'Office
néerlandais par voie électronique.
Toutefois, nos services s'étendent à de nombreux autres
aspects relatifs à l'acquisition des droits : *
brevetabilité d'une invention(+)
Avant de commencer la rédaction d'une demande
de brevet, il convient de se poser quelques
questions sur l'invention concernée. L'invention
concerne-t-elle un domaine pour lequel la protection
par brevet est admise ? D'autres questions concernent
la nouveauté et l'activité inventive.
Les outils de recherche disponibles gratuitement
sur Internet permettent aux inventeurs/déposants
d'identifier des documents antérieurs dans le
domaine de l'invention (voir
notre rubrique Q&R). Une telle recherche
« gratuite » permet une première appréciation
rudimentaire de la nouveauté et de l'activité
inventive. Toutefois, cette recherche rudimentaire
n'est pas comparable à celle effectuée par l'Office
des brevets suite au dépôt d'une demande de
brevet. Même une recherche réalisée par les
soins d’un cabinet n'a pas l'autorité d'une
recherche officielle. Il convient donc d’évaluer
les deux approches suivantes : investir dans
une recherche payante préalable au dépôt, où
directement investir dans une demande de brevet
qui déclenche la recherche officielle, dont
les coûts sont relativement modestes en France.
Une autre question à se poser avant le dépôt
d'une demande : qui est titulaire du droit au
brevet ? Qui peut valablement déposer ? Y a-t-il
des cessions à effectuer par voie contractuelle
? De bonnes réponses à ces questions ne peuvent
être apportées que par des spécialistes qui
connaissent bien les dispositions légales en
vigueur.
Un sujet qui mérite une attention particulière
est celui de la copropriété. Les dispositions
législatives françaises sont particulièrement
contraignantes à cet égard. Néanmoins, elles
n’apportent pas de réponses à toutes les questions
qui peuvent se poser dans le cas d'une copropriété.
Par exemple, qui paye la procédure de délivrance
? Comment traiter les questions relatives à
l'acquisition des droits, comme par exemple
les pays de dépôt, et celles relatives à l'exploitation
? Il convient de conclure un contrat de copropriété
qui prévoit les différentes questions et y apporte
des réponses. L'absence d'un contrat de copropriété,
ou un contrat de copropriété mal rédigé, est
potentiellement une source de conflits.
L'aspect de la « stratégie de dépôt » est
vaste et comprend plusieurs questions : quoi
déposer, qui dépose, où déposer, comment déposer
? Ces questions sont liées à d'autres aspects
: vos activités commerciales (votre business),
le budget disponible, et même des aspects fiscaux
(un brevet, et même une demande de brevet, constitue
un bien incorporel ou immatériel qui devrait
figurer parmi les actifs de votre entreprise).
La question « quoi déposer ?» est pertinente
pour une entreprise au sein de laquelle plusieurs
inventions sont générées, et qui peuvent difficilement
être toutes brevetées pour des raisons de coût.
La question « qui dépose ? » est liée à la question
de la titularité et aux aspects fiscaux.
La question « où déposer ? » se rapporte à un
ensemble de pays et de régions dans lesquels
il est intéressant d'obtenir des brevets du
point de vue commercial et stratégique. Vous
n'avez pas un budget illimité : il y a un choix
territorial à faire de façon intelligente.
Finalement la question « comment déposer ? »
: il y a plusieurs voies qui mènent à la constitution
d’une famille de brevets. Par exemple, prenons
le cas d’une entreprise française qui dépose
une première demande auprès de l'Institut National
de Propriété Industrielle. Elle peut la déposer
en tant que demande de brevet français ou en
tant que demande de brevet européen. L'une et
l'autre ont leurs avantages et leurs inconvénients.
Un autre exemple, une entreprise européenne
a le choix de la langue pour une demande de
brevet international (PCT). Le choix de la langue
peut avoir une conséquence en terme de droits.
Une note finale sur la question « comment déposer
». Un dépôt d’une demande avec une rédaction
provisoire, sans paiement de taxes officielles,
peut être envisagé en cas d’extrême urgence
ou s’il y a de fortes incertitudes sur l’intérêt
de l’invention. Un tel dépôt « provisoire »
vous procure à faible coût un droit de priorité,
valable pour 12 mois, avec une portée relativement
modeste due au caractère provisoire de la rédaction.
Le dépôt provisoire ne peut donc pas se substituer
au dépôt d’une demande rédigée par des spécialistes,
qui vous procurent de meilleurs droits. De plus,
afin d’engager la procédure de délivrance d'un
brevet, dans tous les cas, le dépôt provisoire
doit être suivi par un dépôt avec paiement des
taxes officielles. Il convient donc d’utiliser
ce type de dépôt avec intelligence.
Dans de nombreux pays, la législation en matière
de brevet comprend des dispositions relatives
à une invention faite par un salarié. La législation
française est particulièrement détaillée sur
ce point. Elle distingue différentes cas en
fonction de différents critères comme, par exemple,
le contrat de travail, les fonctions effectives
confiées au salarié, et le domaine des activités
de l'entreprise. Pour chaque invention de salarié,
il convient de déterminer le cas applicable
et d'accomplir les actes qui en découlent selon
la législation et d'autres dispositions vers
lesquelles la législation renvoie. En fonction
du cas applicable, une rémunération supplémentaire
est due à l'inventeur salarié ou l'employeur
doit lui payer un « juste prix » pour se faire
attribuer le droit au brevet. Le non-respect
des dispositions applicables peut avoir des
effets nuisibles, même de nombreuses années
après celle où le salarié a fait son invention.
Vous pouvez « acheter » un brevet, une demande
de brevet, et même une invention n'ayant encore
pas fait l'objet d'un dépôt. Une telle cession
nécessite un contrat écrit, dûment signé par
toutes les parties concernées, sous peine de
nullité. Avant de signer ou même de rédiger
le contrat, il convient de vérifier quelques
points, notamment en ce qui concerne la titularité.
Le vendeur est-il réellement titulaire et a-t-il
la capacité de céder le brevet, la demande ou,
le cas échéant, l'invention ? Il y a aussi la
question du prix et son paiement. Le contrat
doit être rédigé avec soin ; il doit être en
adéquation avec la cession concernée et son
contexte. De plus, le contrat doit prévoir plusieurs
questions qui peuvent se poser ultérieurement
et y apporter des réponses claires. Il est dangereux
d'utiliser aveuglément un contrat type car il
est susceptible d'être incomplet ou erroné sur
de nombreux points. L'intervention d'un spécialiste
peut éviter des écueils.
Vous avez intérêt à garder votre invention
confidentielle jusqu'à la date à laquelle votre
demande de brevet sera publiée. Cette date est
typiquement 18 mois à compter de la date du
premier dépôt. Toutefois, vous pouvez être amené
à communiquer des informations concernant votre
invention à des tiers avant cette date de publication
pour des raisons commerciales, ou autres. Dans
ce cas, il convient de lier chacun de ces tiers
par une obligation de confidentialité au moyen
d'un contrat. Ce contrat de confidentialité
doit stipuler plusieurs points de façon claire,
comme, par exemple, les informations considérées
comme confidentielles et leur identification,
les personnes physiques et morales habilitées
à recevoir ces informations, et la durée de
l'obligation de confidentialité, qui peut varier
selon la nature de l'information. Il peut y
avoir des conséquences graves dans le cas où
vous ne gardez pas votre invention confidentielle.
À ce sujet, vous trouverez plus informations
sous la question « Dois-je garder mon invention
confidentielle ? » dans la rubrique « Questions
et Réponses ».
Il y a globalement trois façons d’exploiter
un brevet : (1) garder l'exclusivité de l'exploitation
de l'invention (maintenir un monopole), (2)
concéder des licences, (3) vendre (céder le
brevet). Vous trouverez plus de détails dans
la rubrique « Questions et Réponses » sous la
question « Comment exploiter un brevet ? ».
Quelle est la stratégie la plus appropriée ?
Avant tout, la stratégie en propriété intellectuelle
en général, et celle de l'exploitation en particulier,
s'inscrit dans le contexte de vos activités
industrielles et/ou commerciales et votre stratégie
d'affaire. Dans ce contexte, il convient d'apprécier
vos rapports avec les tiers qui sont susceptibles
d'être intéressés par votre invention. Quelles
sont vos forces et quelles sont vos faiblesses
? Quelles sont les opportunités et quelles sont
les menaces ? Si vous êtes acteur dans un domaine
d'activités où vous êtes amené à utiliser des
solutions techniques développées par des tiers,
il vous sera difficile de jouer la carte du
monopole. Un tiers à qui vous refusez d’exploiter
votre invention pourrait riposter en vous interdisant
d'utiliser sa technologie brevetée. Vous êtes
dans une situation d'interdépendance. Dans ce
cas, il convient plutôt de jouer la carte de
la licence.
Il convient également de définir un budget pour
l'exploitation. Si vous souhaitez garder l'exclusivité
de l'exploitation de votre invention, vous pouvez
être amené à défendre vos droits devant les
tribunaux. Cela coûte de l'argent. Si vous souhaitez
concéder des licences, vous pouvez également
être amené à initier des procédures judiciaires,
ne serait-ce que pour exercer une certaine pression
sur des licenciés qui seraient peu coopératifs.
En outre, les négociations de licences nécessitent
typiquement des déplacements et les conseils
de spécialistes en propriété intellectuelle.
Il convient de définir un budget pour ceci.
Néanmoins, une stratégie d'exploitation bien
menée peut résulter dans un retour sur investissement
considérable.
Que faire si vous n'avez que peu de moyens ?
Vous pouvez par exemple céder votre brevet à
quelqu'un qui a les moyens et la volonté d'exploiter
le brevet. Vous pouvez convenir un prix avec
une partie variable, ce qui vous permet de participer
aux fruits de l'exploitation. Une autre solution
consiste à trouver un associé financièrement
solide et motivé. Vous restez propriétaire et
votre associé, qui finance l'exploitation, participe
aux bénéfices dans une proportion convenue par
contrat.
Vous avez intérêt à régler un contentieux
à l'amiable, c'est-à-dire, par voie extrajudiciaire.
Un litige coûte relativement cher et il est
relativement long. Un premier pas vers un règlement
amiable consiste à adresser au contrefacteur
présumé une lettre de mise en demeure. Le contenu
et la teneur de cette lettre sont importants.
Premièrement, il convient d'être factuel, d'éviter
des présomptions et des allégations spéculatives.
La lettre peut se tourner contre vous, notamment
dans le cadre d'une procédure judiciaire qui
n'aurait pu être évitée. Deuxièmement, la lettre
doit s'inscrire dans la stratégie d'exploitation
que vous avez définie (voir la rubrique ci-dessus).
Dans la mesure du possible, la lettre doit orienter
le contrefacteur présumé vers l'issue que vous
souhaitez. Il ne s'agit donc pas seulement de
la rédaction d'une lettre, mais également d'une
préparation sérieuse. Une telle préparation
permettra d'approfondir les faits et leur utilisation
et, en cas de besoin, d'identifier l'entité
juridique la plus appropriée à qui la lettre
doit être adressée.
*
Assistance à la négociation de licence ou de cession(+)
Une négociation fructueuse nécessite tout
d'abord une bonne préparation. Il convient de
bien définir ce que vous voulez et de bien apprécier
votre rapport avec le tiers concerné, en termes
de forces et faiblesses et en termes d'opportunités
et menaces. Voir également la rubrique « Elaboration
d’une stratégie d’exploitation » ci-dessus.
Le tiers peut disposer d'armes contre vous,
que vous ne soupçonnez peut-être pas. Par exemple,
votre licencié potentiel peut récemment avoir
déposé une demande de brevet qui peut concerner
vos activités, mais que vous ignorez car elle
n'a pas encore été publiée.
De ce fait, lors de la négociation, vous n'êtes
pas à l'abri d'une surprise ou d'une question
inattendue. En outre, de faux arguments peuvent
être avancés parfois enrobés dans des termes
technico-juridique. La négociation nécessite
fréquemment une certaine créativité qui toutefois
doit respecter les dispositions législatives
applicables et être en adéquation avec votre
stratégie. Il faut veiller à ce que tous les
points importants soient abordés au cours de
la négociation, et à ce que ceux-ci apparaissent
par écrit dans un contrat. Des écrits sont souvent
échangés lors de la négociation. Ces écrits
peuvent avoir un caractère précontractuel et
impliquer des engagements. Ils peuvent servir
pour démontrer une faute pour rupture abusive.
Tous ces points démontrent qu'il est important
de vous faire accompagner par des spécialistes
qui sont compétents à la fois sur le plan technique
et juridique.
*
Elaboration d’un contrat de licence ou de cession
(+)
L'élaboration d'un contrat de licence ou
de cession est grandement facilitée par une
négociation bien préparée, bien structurée,
et bien menée. Voir la rubrique ci-dessus. Il
est impératif que tous les points soient abordés
et que les parties se soient clairement mises
d'accord sur chacun de ces points. Dans le cas
contraire, il convient de clarifier tous les
points restants avant la signature du contrat.
Un contrat bien rédigé doit prévoir les éventualités
qui peuvent se présenter au cours de la vie
du contrat. Le contrat doit y apporter des réponses
claires, conformes à la volonté des parties,
et dans le respect des dispositions législatives
applicables. Un contrat calqué sur un contrat
type répond rarement à ces critères. Il en va
de même pour un contrat sous forme d'un panaché
d'expressions ou de clauses types, qui, au bout
du compte, constitue un ensemble qui n’a pas
de sens. L’élaboration d'un bon contrat relève
d'une bonne appréciation du contexte, de l'expérience
et de l'imagination en qui concerne les questions
qui peuvent se présenter, et du bon sens et
de la clarté en ce qui concerne les réponses
à ces questions.
Avant d'engager une procédure judiciaire
pour contrefaçon, vous avez intérêt à établir
des preuves solides de la contrefaçon et, si
possible, de son étendue. Une preuve peut se
trouver sur un lieu privé dont l'accès est interdit
aux tiers comme, par exemple, une usine dans
laquelle un procédé protégé par le brevet est
mis en œuvre à l'abri des regards extérieurs.
Dans un tel cas, vous pouvez recourir à une
procédure appelée « saisie contrefaçon », au
moins sur le territoire français. La saisie
contrefaçon nécessite une ordonnance d'un président
du tribunal de grande instance territorialement
compétent. Ainsi, un huissier de justice peut
se rendre sur le lieu privé où la preuve est
susceptible de se trouver.
L'huissier de justice peut se faire assister
par un conseil en propriété industrielle. La
présence d’un conseil en propriété industrielle
constitue généralement une réelle valeur ajoutée
car celui-ci possède une expertise à la fois
technique et juridique. L’huissier et le conseil
doivent scrupuleusement respecter l'ordonnance
de saisie à la lettre, sous peine de nullité
de la saisie contrefaçon. Le conseil en propriété
industrielle sera généralement plus habitué
à la procédure de saisie contrefaçon que l'huissier,
pour qui une telle procédure est plutôt exceptionnelle.
Vous avez intérêt à régler un contentieux
à l'amiable, c'est-à-dire, par voie extrajudiciaire.
Un litige coûte relativement cher et il est
relativement long. Nous l’avons déjà indiqué
dans la rubrique « Rédaction de lettres de mise
en demeure ». Toutefois, vous pouvez être amené
à saisir la justice, par exemple parce que la
partie adverse a un comportement déraisonnable
entraînant un espoir faible de trouver un accord
amiable. Vous pouvez également saisir la justice
pour exercer une pression sur la partie adverse,
par exemple quand celle-ci applique une tactique
visant à retarder l'avancement des négociations.
Si vous souhaitez aller jusqu'au bout, sachez
que les juges ne voient pas forcément les choses
comme vous. Les juges ne sont généralement pas
ingénieurs de formation. Il convient donc de
vous faire assister par un spécialiste en propriété
intellectuelle possédant une solide expertise
technique et capable d'expliquer les aspects
techniques de façon claire et bien structurée.
Une bonne argumentation, notamment sur le plan
technique, qui est bien fondée sur les dispositions
et la jurisprudence en matière de propriété
intellectuelle, est décisive. En outre, une
bonne argumentation dans le cadre d'une action
en contrefaçon peut amener la partie adverse
à accepter un accord amiable qui vous convient.
Gestion de droits
*
Evaluation/revue d’un portefeuille de brevets(+)
Une revue d'un portefeuille de brevets est
utile pour plusieurs raisons. Premièrement,
la revue permet d'identifier et renforcer des
opportunités d'exploitation. Deuxièmement, la
revue permet de maîtriser le coût du portefeuille
de brevets. Par exemple, le maintien en vigueur
des brevets pour une invention qui est faiblement
intéressante, peut être arrêté totalement ou
partiellement. Dans le dernier cas, une sélection
des pays est faite. Une sélection des pays est
notamment importante dans le processus d'obtention
de brevet : dans quel pays faut-il breveter
l'invention ?
Un spécialiste en propriété intellectuelle apporte
une réelle valeur ajoutée dans une revue de
portefeuille de brevets. Il est à même de préciser
la portée d'un brevet d'une façon relativement
fiable ou, pour une demande de brevet, d'indiquer
si un brevet sera probablement délivré et, dans
ce cas, d'estimer la portée de ce futur brevet.
Ces appréciations sont indispensables pour prendre
de bonnes décisions.
En outre, le spécialiste en propriété intellectuelle
vous aidera à estimer l'intérêt commercial de
l'invention concernée. Un élément de cette estimation
consiste à convenablement définir l'invention
comme une solution à un problème. Ensuite, il
évaluera avec vous la pertinence du problème
et la pertinence de la solution, qui caractérisent
l'invention. La pertinence du problème se définit,
par exemple, en termes de valeur du marché des
produits et des services concernés. La pertinence
se définit en outre par le niveau de nuisance
occasionné par le problème. La pertinence de
la solution se définit par rapport à d'autres
solutions possibles, s'il en existe. Une invention
qui représente une bonne solution à un problème
qui n'est commercialement pas très pertinent,
n'a que peu de valeur. Il en va de même pour
une invention qui concerne un problème commercialement
pertinent, mais qui ne représente qu'une solution
parmi de nombreuses autres solutions équivalentes.
*
Conseils sur les cessions « internes » des droits(+)
Dans un groupe de sociétés, une société titulaire
d'un brevet peut céder ou licencier son brevet
à une autre société faisant partie du même groupe.
Il en va de même pour une demande de brevet,
et même une invention. Par exemple, une société
peut déposer les demandes de brevet pour toutes
les inventions faites au sein du groupe concerné.
Les autres sociétés peuvent être licenciées.
Dans tous les cas, un contrat entre les sociétés
en question est nécessaire.
De telles cessions et/ou licences « internes
» peuvent faciliter l'exploitation ou apporter
des avantages fiscaux. Toutefois, elles demandent
une attention particulière : les cessions et
les licences « internes » doivent être en conformité
avec les législations applicables, notamment
en matière de propriété intellectuelle et en
matière fiscale. Par exemple, une société cédante
doit valablement être titulaire du droit qu'elle
cède. La cession, ou la licence, doit faire
l'objet d'une contrepartie financière ou d'une
autre nature, justifiable. En effet, le droit
au brevet constitue un bien incorporel qui fait
partie de l'actif de la société cédante. Elle
ne peut pas valablement céder ce bien pour une
valeur nulle ou déraisonnablement faible. En
matière de cessions et/ou licences internes,
il convient donc de faire appel à des spécialistes
en propriété intellectuelle ainsi qu’à des spécialistes
de la fiscalité.
*
Inscriptions des cessions et licences auprès des registres(+)
Si vous avez acquis un brevet, ou une demande
de brevet, suite à une cession, vous avez intérêt
à faire inscrire cette cession au registre des
brevets du pays concerné. Cette inscription
vous identifie comme nouveau titulaire vis-à-vis
des tiers. C'est le principe de la publicité
: un tiers doit pouvoir se fier au registre
pour connaître le titulaire d'un brevet. Tant
que vous n'êtes pas inscrit comme nouveau titulaire,
vous ne pouvez donc pas opposer votre brevet
à un tiers. Le vendeur pourrait même céder son
brevet une deuxième fois car pour l'autre acquéreur,
le vendeur est encore valablement titulaire
selon le registre, qui fait foi.
Le même principe s'applique pour une licence
: tant que vous n’avez pas fait inscrire votre
licence au registre des brevets d'un pays, vous
n'êtes pas réellement licencié dans ce pays.
Si jamais le titulaire du brevet pour lequel
vous avez obtenu une licence cède son brevet
à un autre, le nouveau titulaire pourrait valablement
ignorer votre licence. L'inscription d'une cession
de brevet, et même d’une licence au registre
des brevets, est donc assimilable à l'inscription
de la vente d'une maison au conservatoire des
hypothèques. C'est une formalité importante
à respecter. Dans le cas d'une maison, c'est
le notaire qui s'occupe de cette formalité.
Dans le cas d'un brevet, ou une demande de brevet,
il convient de la confier à un spécialiste rigoureux.
*
Paiement des annuités pour le maintien en vigueur
d’un brevet(+)
Dans la plupart des pays, vous devez régulièrement
payer des taxes pour maintenir un brevet en
vigueur et même pour maintenir une demande de
brevet en instance. En Europe, elles sont typiquement
dues une fois par an à la fin du mois où le
brevet a été déposé. C'est une formalité importante
à respecter. Si vous ne payez pas à temps, il
vous reste encore une période de grâce pendant
laquelle vous pouvez valablement acquitter la
taxe moyennant une pénalité. Toutefois, si vous
ratez cette période de grâce, ceci entraîne
la perte irrévocable du brevet, ou de la demande,
hormis des cas très exceptionnels où vous pourrez
restaurer vos droits par une procédure complexe.
Le paiement de ces taxes constitue donc une
tâche administrative importante. Il convient
de confier cette tâche à un spécialiste rigoureux
ayant une bonne connaissance des dispositions
applicables.
En matière de brevet, il vaut mieux prévenir
que guérir. Une recherche dans les publications
de brevet, ou une surveillance de celles-ci,
a plusieurs utilités.
Premièrement, elle permet d'identifier des sociétés
qui détiennent des brevets dans un domaine qui
vous intéresse, ou qui déposent des demandes
de brevet dans ce domaine. Qui sont vos adversaires
potentiels en matière de brevet ? Ce sont également
des concurrents potentiels.
Deuxièmement, une recherche ou une surveillance
permet d’identifier des brevets et des demandes
qui peuvent potentiellement vous concerner.
Ainsi, vous êtes à même de prendre des mesures
appropriées pour éviter des contentieux qui
peuvent s'avérer coûteux. Vous trouverez plus
de détails dans les rubriques suivantes. S'il
s'agit d'une demande de brevet européen, vous
pouvez suivre la procédure de délivrance, car
elle est publique.
Troisièmement, une surveillance permet de connaître
différentes directions prises en matière de
recherche et développement dans le domaine qui
vous intéresse. Ces informations peuvent, par
exemple, vous inciter à trouver d'autres pistes
ou de meilleures solutions. Toutefois, il y
a certains aspects à prendre en considération.
La publication d'une demande de brevet n'intervient
typiquement que 18 mois après le premier dépôt.
Il y a donc une zone d'ombre de 18 mois : vous
ne pouvez pas prendre connaissance des demandes
de brevet qui ont été déposées récemment. Un
concurrent dont vous voulez connaître le portefeuille
de brevets peut déposer au nom de différentes
entités juridiques. Sans connaître ces différentes
entités juridiques, vous risquez de n’avoir
qu’une vue très partielle sur son portefeuille
de brevets. Une recherche ou une surveillance
doit donc être effectuée avec intelligence.
Une évaluation erronée d’un brevet ou d’une
demande de brevet peut vous coûter cher. Supposons
que vous surestimiez un brevet : vous considérez
à tort que le brevet couvre au moins un de vos
produits ou services. Vous risquez de payer
pour une licence dont vous n’aviez pas réellement
besoin. Dans le sens inverse, supposons que
vous sous-estimiez un brevet. Vous risquez de
vous faire condamner à payer des dommages et
intérêts considérables. Vous risquez également
une interdiction de commercialiser vos produits
et vos services s'ils étaient considérés comme
contrefaisants.
L'évaluation de la portée d'un brevet n'est
pas simple. Tout d'abord, elle implique une
interprétation des revendications à la lumière
du texte de la description du brevet. Il convient
également de prendre en considération la procédure
de délivrance du brevet concerné. Les procédures
de délivrance des brevets correspondants, s'il
y en a, peuvent également apporter des éléments
utiles. En outre, la jurisprudence joue un rôle
très important : comment les tribunaux ont-ils
interprété des brevets dans des cas similaires,
s'il y en a ? De plus, l’évaluation comprend
inévitablement une marge d'incertitude : la
portée accordée à un brevet peut varier d'un
tribunal à un autre. De même, l'appréciation
de la portée d'un brevet par un tribunal donné
peut évoluer au fil du temps. La situation est
encore plus complexe dans le cas d'une demande
de brevet. La délivrance d'un brevet, est-elle
probable ? Dans ce cas, quelle sera la portée
du futur brevet ?
Seul un spécialiste du droit des brevets possédant
une solide expertise et expérience est à même
de vous offrir une évaluation relativement fiable.
Ceci peut vous éviter des dépenses inutiles
et des ennuis.
Une stratégie face aux droits des tiers nécessite
tout d'abord une bonne évaluation de ces droits.
Vous trouverez plus de détails dans la rubrique
ci-dessus. Il est également utile d'obtenir
des informations sur le tiers concerné, notamment
sa façon d'agir. Ensuite, il convient de faire
un inventaire des forces et faiblesses des deux
côtés.
Une force qui peut vous être utile consiste
en un portefeuille de brevets que vous pouvez
opposer aux tiers. Ceci constitue une monnaie
d'échange et, en cas de menace de conflit, une
capacité de riposte potentielle. Il convient
également d'identifier d'autres moyens de riposte,
qui représentent également une monnaie d'échange.
Ces moyens ne sont pas nécessairement dans le
domaine de la propriété intellectuelle.
Supposons que vous ayez repéré un brevet, ou
une demande de brevet, qui concerne un de vos
produits ou services existants ou envisagés.
Dans ce cas, vous pouvez considérer différentes
options. Vous pouvez, par exemple, modifier
le produit ou le service en question de façon
à ce que celui-ci ne soit plus concerné par
le brevet. Vous pouvez également chercher à
savoir si le breveté est susceptible de négocier
une licence avec vous. Peut-être possédez-vous
un brevet, ou une demande de brevet, susceptible
de l'intéresser ? S'il s'agit d'un brevet européen
récemment délivré, vous pouvez considérer de
faire opposition. Si vous restez silencieux,
vous vous exposez à des dommages et intérêts
relativement élevés dans certains pays. Vous
devez être sûr de vous pour vous permettre de
prendre ce risque.
Vous pouvez former une opposition contre
un brevet européen dans un délai de neuf mois
après la délivrance de celui-ci. Ainsi, vous
pouvez faire révoquer le brevet européen ou
réduire la portée de celui-ci. La procédure
d'opposition est en quelque sorte une tentative
de déminage au niveau européen, donc centralisé.
Faut-il former une opposition contre un brevet
européen qui vous gêne ? Pour bien répondre
à cette question, il faut faire une évaluation
des risques. Une chose est sûre : en formant
une opposition, vous faites connaître au breveté
que son brevet vous gêne. Si vous ne formez
pas d'opposition, vous pouvez être amené à défendre
vos droits devant les tribunaux nationaux de
plusieurs pays désignés par le brevet européen.
De telles procédures en parallèles sont coûteuses.
Un litige devant un seul tribunal national vous
coûterait généralement déjà plus cher qu'une
opposition. De plus, l'issue d'un tel litige
sera généralement moins prévisible que celle
d'une opposition devant le l'Office Européen
des Brevets. En outre, un litige devant un ou
plusieurs tribunaux nationaux sera commercialement
plus préjudiciable dans la plupart des cas.
Avant de former une opposition, il convient
d'évaluer sérieusement vos chances d'obtenir
gain de cause. Une opposition n'a généralement
de sens que s'il y a une antériorité forte qui
détruit la nouveauté ou l'activité inventive,
ou s’il il y a de bons arguments pour démontrer
qu'il y a eu une extension inadmissible par
rapport à la demande de brevet initialement
déposée (le breveté a obtenu plus que demandé).
Une alternative à l'opposition consiste à négocier
une licence, soit à votre initiative soit à
l'initiative du breveté. Vous trouverez plus
informations sous la section « Exploitation
des droits », rubrique « Assistance à la négociation
de licence ou de cession ». Toutefois, une licence
pourrait vous coûter plus cher qu'une opposition.
Vous pouvez également jouer sur les deux tableaux
: faire opposition et négocier à la fois. L'opposition
peut permettre d'exercer une certaine pression
sur le breveté. Elle peut constituer une monnaie
d'échange : retirer l'opposition en échange
d'un accord sur une licence convenable. Dans
tous les cas, un spécialiste en brevet vous
assistera à définir une stratégie d'opposition
appropriée.
Un tiers vous contacte par écrit pour vous
opposer son brevet, sa demande de brevet ou
même son portefeuille de brevets. Quelle réponse
donner ? Tout d'abord, vous devez évaluer correctement
ce qui vous est opposé. La rubrique « Evaluation
des droits des tiers » vous donne plus d'information
sur ce sujet. Il convient également d'obtenir
plus d'informations sur le tiers en question,
surtout s'il est un inconnu pour vous. Ceci
vous permettra de connaître ses forces et faiblesses
et de mieux apprécier son but final.
Une lettre de réponse demande donc une préparation
sérieuse. Le contenu et la teneur de cette lettre
sont importants. Premièrement, il convient d'être
factuel, sans pour autant donner trop d'informations
que le tiers chercherait à vous soutirer : il
convient de ne dire que le strict nécessaire.
Tout ce que vous mettez par écrit pourra être
utilisé contre vous dans le cadre d'une action
en justice. À cet égard, il convient de raisonner
sur le plan international. Vous pouvez être
amené à défendre vos droits devant une juridiction
étrangère qui applique des principes différents
de ceux des juridictions dans votre pays. Une
lettre de réponse mal rédigé pourra se retourner
contre vous. L'assistance d'un spécialiste en
propriété intellectuelle vous sera grandement
utile dans l'élaboration d'une lettre de réponse
appropriée.
Une négociation fructueuse lorsque vous vous
défendez contre les droits de tiers est similaire
à une négociation de licence, tel qu'abordé
dans la section « Exploitation des droits »,
rubrique « Assistance à la négociation de licence
ou de cession » à la différence que vous vous
retrouvez maintenant de l'autre côté de la table
de négociation. Une telle négociation nécessite
de se faire accompagner par des spécialistes
qui sont compétents à la fois sur le plan technique
et juridique.